Archive for the ‘Poésie’ Category

« JE N’AI PLUS TRÈS ENVIE

Je n’ai plus très envie
D’écrire des pohésies
Si c’était comme avant
J’en fairais plus souvent
Mais je me sens bien vieux
Je me sens bien sérieux
Je me sens consciencieux
Je me sens paressieux. »
– Boris Vian, Je voudrais pas crever

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street kami

Les esprits de la ville sont ceux qui reflètent le monde dans son expression la plus dynamique. C’est par le contraste qu’on le remarque. Après l’esprit des bouleaux blancs, des cèdres arc-en-ciel et des chênes géants, se distinguent, entre le boîtes et les aiguilles de bétons et de pétrole, ceux qui sont le plus près de la terre.

Dans ces chemins qui sont miens depuis trois ans j’ai ressenti ma propre essence. Sur les belles machines à trois roues que sont les bixi, sur les sillons qu’ils parcourent tels une route pavée en jaune. C’était Hermès, le mercure de notre sang que l’on retrace d’une mémoire nouvelle, toujours nouvelle. C’était le chemin qui s’agrandit et Janus qui ouvre les portes de l’avenir, ayant lu les romans naïfs et les rêves hermétiques.

Love and Beauty are all around you, the oracle said. Elle avait Lugh et le fruit sacré, qui attendait au loin, de son côté. Pour la première fois, j’ai vu la grande folle qui circule à cheveux déployés les rues et ses décors, les ruches et les fourmilières, les haut perchés, les fées de gouttière et les rats. Elle riait chaque fois que je freinais. Elle s’impatientait quand tombait la pluie. Elle giflait les endormis. Si j’avais le talent, je dessinerais son visage sur les trottoirs et peindrais les bornes-fontaines en bleu sulfurique.

Je suis à elle comme elle est à moi. Avec elle, je surprends le vol. J’inspire quand elle expire, et vice versa.

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Imbolc’s dark lights

Ça se produit souvent quand je me mets à me parler tout seul. Parfois lorsque j’ai envie d’être au centre de l’amphithéâtre. Enseigner quelque chose ou sacrifier Joni Mitchell. Ça arrivait brièvement lorsque mon violon et moi nous accordions l’un à l’autre. On oserait croire que c’est une lueur d’intelligence, de réel avenir, de passé digéré et absorbé comme des livres en trop.

Que ce n’est pas seulement comme une gifle à chaque battement de coeur. Comme une viol-lance sur les rondeurs de mes organes sanguins. Lorsque j’ai sentiment que le pas de la porte, où il me plait à vivre, est plus rapide que moi. Lorsque toutes les questions ne viennent à avoir en commun que leur marqueur d’interrogation.

Tous les tatouages, les mémoires, les frontispices. Les toiles d’araignées et labyrinthes qui prennent la forme d’oasis privés de nom. Les patronymes qui rient des glyphes intérieurs et des débuts de printemps. Me laissent encore muet et analphabète devant les bleutés des mondes humains. De ce qu’il y a avant, pendant et après les femmes et les hommes.

Ce qui se trouve à la fois en dedans et en dehors, dans le froid de la mosaïque latente de l’hiver et dans la cruelle lumière qui la traverse. Dans l’encyclopédie des multiples soi et les mains qui les ont façonnés d’eaux et de pierre. Il n’y a peut-être plus de Graal à trouver autre que la victoire intérieure du retour au bercail. Chemin faisant le long des pistes germées au gré de mes paroles en l’air.

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We are at Samhain

Calling on the ancestors, bless our life with the strength of a thousand mothers. Renew the Old, we hold the new, let the wheel turn again. When the veil is thin once more, we shall wave and weave, mourn and rejoice, learn and feed. Bide the magic law we trust, in perfect love and perfect lust. Circles within circles, our roots will touch and spring again. Seeking death to translate life, it’s time to enjoy the lights of the night.

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habibi kalbi

J’ai attendu longtemps avant d’avoir le goût d’écrire. Non, pas le goût. L’ivresse d’écrire. J’essaie tellement de voir dans les ouvrages semés sur mon chemin la direction où ils me mènent. Je suis un pervers du lyrique, j’en mange comme je mangerais tous ces corps. Mais le tout-est-dans-tout, je n’y crois qu’un ou deux plus-ou-moins. La vie qui m’incombe est celle d’un aimant. Lorsque je jouis, mes jambes se raidissent et pointent vers le nord. Le tout est là où on n’ira que si ceci arrive dès maintenant. Ce sont des nuages, c’est de l’amour en boîte, c’est une vie qui rend et qui reçoit ses coups de pieds dans le cul. À chaque fracas, un autre miroir derrière le miroir. Ceci est une poésie de Bengale.

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C’est parce que ça manque de couleurs. Parce que même nos derniers atours ne s’accommodent plus de nous rendre plus vrais. Et parce que les bons lecteurs peuvent voir la main de l’auteur réaliser ses acrobaties intérieures. Il y a un manque d’inspiration qui afflige les cadres et les frontières.

Les déceptions sortent de leur boite, ne signifient plus vraiment autre chose qu’un concept statistique du divin sur la page internet qui fait jouir les intellos. La foi ne s’éprend vaguement plus que des musiciens ou des condamnés à mort. J’aimerais revoir les enfants marcher pieds nus sur une asphalte noire et rafraîchie par la pluie, ça me donnerait espoir.

Il faut se rendre compte qu’il faut apprendre à apprendre, avant de commencer à créer des entités dont la conscience seule détruira sa matrice. C’est une pseudo-vérité qui sillonne à contre-courant. Notre monde la rejettera dès que les derniers vestiges seront froidement oubliés, au jour de la refonte des univers telluriques et spirituels.

J’ignore le sentiment apocalyptique, mais je sens bien que le temps s’écoule trop rapidement depuis ma naissance. Je le ressens dans l’esprit de ma génération et de celle d’avant, dans le vieux regard de nos parents, dans les éphémères et éternelles chicaneries humaines. J’en oublie le coeur des forêts de mon enfance, le fantôme des écrevisses de ruisseaux, d’une nomadité forcée par les traîtrises, le meurtre des animaux de basse-court. Il faut garder les eaux là où les terres peuvent l’accueillir.

Pourquoi persister? Je dis plutôt  reprendre la magie à ceux qui nous l’ont volé, s’immerger dans les flots affaiblis qui irriguent nos sens, « défier les rîtes » et célébrer le temps que ça dure.

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l’abandon

J’essaie de trouver le moyen de rationaliser ce sentiment. Trop loin de moi ou trop peu criant, il a réussi à s’imprégner assez profondément dans les piliers de mon ambition comme un mauvais signe dans une blague collective. Il ne sert à rien de vouloir en trouver le sens, il débouche sur le vide, qui s’engendre lui-même, qui se referme lorsque les mirages s’éteignent.

C’est une damnée impression de perte, qui se résume à un contrôle éhonté du profane sans réelle prise sur le sacré. C’est aussi un besoin de distance. Entre les naufragés et les pirates, toute une menace s’impose. Je choisis de finir mes jours sur les restes de mon bateau, à me nourrir des oiseaux qui plongent vers leur mort. Je laisse à d’autres le soin de les chasser, de laver leurs ailes pleines de suie, de les gaver d’ambroisie et d’hydromel.

Il suffit de toutes ces preuves idéales à fournir. Je suis un pseudo-criminel qui faute par l’amour des dégoûts terrestres. Je n’ai plus envie de penser ces crimes. Je me dois de les vendre au moins offrant afin de les activer en moi, les absoudre par leur propre absurdité. Que mon jugement soit celui d’un enfant naïf qui plaide la paix et raffole de ses propres pages blanches. C’est un verdict auquel j’offrirai ma foi.

Aussi dis-je que le combat est terminé, j’ignore si j’ai vraiment perdu ou gagné. Je sais que l’ennemi se métamorphosera seulement en un autre plus sale encore. Alors j’anticipe un départ cent mètres avant la ligne et un coup de feu, que j’entendrai de loin, me forcera à enfourcher le balai ou à briser quelques murs. Que se poursuive cette guerre absurde et nécessaire, aussi malaisée que son existence.

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page blanche à l’eau

nausée de l’encre par terre

froideur des mots vides

j’ignore les suivants dansent dans l’air pur

la nuque et les pieds liés noeuds noués dans les os souples

foi aux roux pigments et douce immanence

perles de secrets

moqueries de galopin

lasse trinité

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Faut-il vraiment que je m’explique à propos des hommes. J’ose croire que l’homme gai est une drôle de créature. Sans entrer dans les généralités, le fruit de mon expérience avec les mâles me démontre que, quand ceux-ci ne sont pas aussi sensibles qu’une femme lunaire, ils sont aussi sauvages que des coups de bois au ventre. Les gais font souvent très mal, par amour, par intérêt, par principe. C’est que la guerre avec le monde n’est pas encore finie. A-t-on vraiment une identité en société? Nous sommes égaux en droit et en devoir. Nous ne le sommes pas là où ça compte selon moi. La voie gaie est puissante, parce qu’elle est double. Sinon féminine, aiguë ou fraternelle, elle est carrée, heurtée et façonnée, dans un masculin qui flirte entre l’émission et la réception. Cette double nature, cette présence au coeur de l’argent et de l’or, c’est une étrange violence, entre la vie et la mort, entre son existence et sa raison d’être. Peu d’entre nous portent cette conscience, la plupart est assimilée par le modèle habituel, dans un mauvais Handfasting sarcastique. Je cherche une petite place dans le tissu socio-religieux afin de percer le mystère. Les fils de H3 sont-ils moines ou dansent-ils dans les lumières décadentes de leur crépuscule? Nous sommes les égaux en amour, c’est incontestable, sinon meilleurs. Je reviens toujours à cette vieille parole prophétique qui, au bord d’un lac saguenéen, a fait germer en moi les formes d’un vrai amour. Un Éros bisexuel aura contemplé toutes les facettes de l’amour, s’il possède la force de le porter. Et si les érudits se réveillent et sortent de leur corps, peut-être que leur leçon sera comprise.

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Que feront les jours avant de mourir

de voir les secondes se perdre dans l’évier

de sentir s’affaiblir son côté droit avant le gauche

Ils exploseront parmi les bosquets et les roseraies

du sel jusqu’à la rivière, dans de grandes voiles mates

le bleu du fond des temps, ils somnoleront pendant le zénith

Espérant un nuage ou un banc d’invention

pour dévorer le reste de leur bronzage

Apprendront à voir quelque lumière ou bougie oculaire

visionnaire, qui se laisse cueillir et décuple son oeuvre

changera l’ère, et l’oxygène dans l’eau

Que ferai-je dans l’attente de ces jours

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