Archive for Mai 2009

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J’avais le goût d’inventer des personnages. Des avatars pécuniaires de n’importe quoi se trouvant en moi. De leur faire vivre ce qui se passe dans la ruelle, à l’arrière, avec les gnomes dans la cour des lumières. Leur écraser le dedans avec ma paume, pour voir de vraies entrailles pourries, trop pleines. Quel est l’air de la fiction, je l’ignore vraiment. C’est une voie qui ne me mène à rien, j’en ai peur. Je n’en ai ni le contrôle ni le talent. Je n’ai pas le souffle pour la faire parler. Comme si je parlais vraiment ailleurs. Les personnages me seraient utiles, mais pas leur présence. Je préfère être seul que de leur permettre de m’observer. Quel est ce jugement qui provient de la fiction? Peut-elle vraiment remplir ses promesses sans se perdre dans la critique des moi, dans les eaux usées de l’invention? Je suis intrigué comme le chat devant la fenêtre. Je résiste en vieux garçon du verbe. Je ne mordrais peut-être jamais assez ma langue pour en sacrifier l’énergie qui créera la fiction. Une autre malédiction.

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J’ai davantage l’impression qu’il s’agit de faire de l’ordre. Placer les choses à la bonne place, recompartimenter certaines de mes idées, revoir, du plus petit au plus grand, les bons mots. Prendre une fois de plus la mesure du cours d’eau le plus proche, la plus grosse veine du territoire, et y adapter mes proportions. Retaper les couleurs environnantes, celles qui bougent, celles qui stagnent, celles qui s’ouvrent et se referment. Il faut revoir les réseaux. Les rapports entre les rues et le soleil, entre les lieux et les gens, les noms et les nombres. C’est une déroute qui reprend l’instinct de ses prédécesseurs. Les mêmes airs rassurants reviennent, comme un nid de notes, jouées, entendues, injectées. Les mêmes paroles vaines, comme un vieux récit qui se poursuit. J’ai horreur à changer les passages qui sont bons, mais ces nouveaux réseaux sont de belles révisions. Je dois poursuivre l’avancée tzigane qui m’accable de loin. Dans la déroute se trouve l’origine de la route. J’ai toujours été bon avec les puzzles. L’ordre, s’il ne revient pas de lui-même, se retrouve en d’invisibles traces* de pas dans le béton des villes et dans les vagues silencieuses.

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